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Pour éviter la répétition de l’histoire, le schéma Kikwete préconosant un dialogue interne au Rwanda et en Ouganda doit être pris au sérieux.

La cohésion nationale en RD Congo est plus qu'un idéal, est un  impératif qui n'admet pas de parjures. C'est à ce titre que le Gouvernement congolais a pris des engagements fermes avec la communauté internationale. En toile de fond, la perspective d'intégrer certains éléments du fameux Mouvement rebelle du 23 mars 2009 (M23) aussi bien dans l'appareil d'Etat que dans les rangs des Forces armées de la RD Congo (FARDC). Au cas où ce projet pourrait finalement se matérialiser, il ne devra pas cependant, être perçu comme un aveu d'impuissance du Gouvernement de Kinshasa comme prime à la guerre. Bien au contraire. Sinon, comment pourrait-on expliquer l'évolution actuelle de la situation sur le terrain qui tranche en faveur d'une victoire militaire du Gouvernement sur la rébellion pro-rwandaise.

     Ce serait peut-être l'occasion de rappeler qu'avec le concours de l'histoire, la rhétorique des conflits armés en RD Congo présente quelques similitudes. Des analogies aussi bien en termes d'acteurs que des causes. Quand bien même apparentes. Le cas actuel du M23 n'est pas sui  generis. D'autant plus que plusieurs autres mouvements rebelles ont existé avant lui. On se souvient du fameux Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) en 2009, sous la conduite du très tristement célèbre Laurent-Nkundabatware et son frère siamois Jules Mutebusi. Et, bien avant cela, la RD Congo a  fait eu aussi à faire face à plusieurs autres mouvements rebelles vers la fin des années 90. Le RCD-Goma, le MLC compte parmi les mouvements rebelles les plus en vue qui ont cru faire trembler la terre congolaise tout entière. On connait finalement le dénouement de la crise.

     Soucieux du retour de la paix, de la réunification de la nation congolaise et par ricochet, du rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national, le Gouvernement de Kinshasa n'avait trouvé aucun inconvénient de se retrouver en face de ses agresseurs. C'est dans ce contexte qu'il faut situer le Dialogue inter Congolais Sun City en 2002. On ne saurait donc pas parler de ce premier épisode qui a marqué un tournant décisif de l'histoire politique de la RD Congo, sans faire allusion à la rencontre de Lusaka en juillet 1999. Une réunion entre les différents protagonistes de la crise d'alors et qui a abouti à la signature d'un Accord de cessez-le-feu, sous la médiation de feu Fréderic Ciluba, à l'époque Président de la République de Zambie.      

     Et, quand commence la transition en 2003, c'est sous cette période que Laurent Nkundabatware commence son aventure.  Une rébellion-agression, réconfortée par l'appui logistique du pouvoir de Kigali. Parce qu'il fallait à tout prix boucher les canons et remettre les glaivres dans les fourreaux, c'est encore la même victime, à savoir le  Gouvernement de Kinshasa, qui a accepté que certains leaders politiques du Cndp intègrent l'appareil d'Etat. De la même manière que des éléments de ce mouvement rebelle avaient été adoptés au sein de l'armée nationale. On connait la suite.

LES MEMES CAUSES PRODUISANT LES MEMES EFFETS…

     L'intégration du M23 dans les institutions du pays pourrait s'avérer inéluctable. Cependant, dans un langage d'emprunt du secteur médical, il serait donc conseillé de prendre toutes les dispositions d'usage afin d'éviter des effets néfastes. Pas par simple métaphore, pour si peu que la probable intégration des éléments M23 soit une thérapie au grand mal dont souffre la cohésion nationale. Cette crainte semble être légitime, quand on sait qu'au sein du M23 actuel, se comptent nombre d'anciens Cndp. Et, dans un lyrisme de bon aloi, certains analystes de la situation politique en RD Congo n'avait pas attendu longtemps pour conclure que le " M23 n'était qu'un prolongement du Cndp dont le mentor est le même: le régime rwandais.

     Au-delà de l'issue à la crise à l'interne, le schéma Jakaya Kikwete doit être pris très au sérieux. On se rappelle que le président tanzanien avait demandé que les pays agresseurs de la RD Congo, à savoir le Rwanda et l'Ouganda puissent organiser un dialogue interne. Objectif, résorber les forces négatives supposées opérer sur le sol congolais pour déstabiliser leurs pouvoirs respectifs. Ainsi, les forces actuelles, en l'occurrence les FDLR pour le Rwanda, n'auraient plus aucun prétexte. La RD Congo l'avait fait en son temps avec le RCD-Goma ainsi que d'autres mouvements rebelles. Reste à savoir si Kampala et Kigali, parrains étiquetés des conflits armés en RD Congo l'entendent de cette oreille.    Laurel KANKOLE

Source: Forum des As

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